La démarche de consulter un psychologue n’est pas aisée et nombre d’idées reçues, parfois inquiétantes ou comportant des attentes démesurées circulent autour des psychologues et de leur travail. La réflexion que j’ai menée à travers cet écrit vise à éclaircir les choses. Elle est à compléter par la lecture du code de déontologie des psychologues, consultable librement sur internet.
L’objectif thérapeutique déterminé est toujours fixé par le patient. Le psychologue va permettre que l’attention soit centrée sur cet objectif. Grâce à un travail de collaboration avec son patient, il va permettre la mise à jour d’une expertise : le patient va devenir expert de sa propre thérapie. L’influence du psychologue vise à soutenir le processus créatif du patient pour qu’il puisse explorer de nouveaux territoires, dont ce dernier ignorait l’existence auparavant.
Habituellement, les personnes consultent parce qu’elles n’ont plus d’espoir, ayant essayé, à multiples reprises, des solutions qui ont montré leur efficacité auparavant mais qui ne fonctionnent pas dans leur contexte actuel de vie. J’aime présenter à mes patients la métaphore de la mouche dans la bouteille : lorsqu’une mouche se trouve coincée dans une bouteille, ses apprentissages, ses représentations, sa carte mentale, lui indiquent la sortie dans l’endroit le plus large et lumineux. Elle tourne alors en rond dans le fond de la bouteille. Dans la vie de la mouche, la plupart du temps, ce comportement l’a pourtant conduit au succès, ce qui a renforcé l’apprentissage. Bien que la comparaison du patient avec cette mouche ne soit pas très heureuse, elle permet de comprendre que le psychologue va lui permettre d’aller ce vers quoi il ne serait pas spontanément allé, parce qu’il n’a pas « appris comme ça » (vers l’endroit le plus sombre et étroit, le goulot de la bouteille, pour notre mouche).
La qualité de la relation patient/thérapeute est donc primordiale, le patient ayant besoin de se sentir en sécurité pour qu’il puisse s’ autoriser au changement de point de vue puis au changement de comportement. Cette relation est le principal outil du psychologue.
Dans celle-ci, le psychologue doit évidemment, en plus de comprendre la souffrance du patient, comprendre le bien-fondé de cette souffrance. Il comprend le monde dans lequel vit le patient, différent de celui dans lequel il vit lui-même, et parle son langage (Milton Erickson).
Ceci est vrai, même s’il ne partage pas les sentiments de son patient et même si il ne croit pas non plus que ses actes soient corrects. Il suit le rythme de son patient : il sait choisir le moment et attendre de connaître la réponse de celui-ci avant de proposer un avis ou une tâche. Il ne souhaite rien pour le patient tant que celui-ci n’a pas validé quoi que ce soit (Delroeux - Ref. 1).
Il est correctement formé et si, en un certain aspect il n’en était pas ainsi, il ferait tout ce qui est en son possible pour donner une réponse à la demande du patient au plus tôt, en le redirigeant vers un autre professionnel ou bien en se formant à cet aspect concret.
Une thérapie sérieuse doit cependant, petit à petit, libérer le patient de l’illusion que l’autre sait, choisit ou existe à sa place (Marie Jeanne Marti, Ref. 2) et qu’il ne peut pas réussir par lui-même. Le psychologue va, au cours de la cure, se positionner différemment vis-à-vis du patient afin que ce dernier (re)trouve un sentiment de compétence et de pouvoir en lui-même.
Pour ce faire, il se place au plus près des ressentis de son patient, en faisant preuve de la meilleure écoute possible. Chaque patient est unique et le prêt à porter thérapeutique peut s’avérer inefficace voire nocif (I. Bouaziz, Ref. 3).
Gwénaëlle Faissolle, Psychologue-Neuropsychologue
Therapion.com FR
Les références:
1. Olivier Delroeux, “La thérapie brève de Palo Alto: l’approche interactionnelle des situations dépressives », Thérapie Familiale 2008/4 (Vol. 29), p513-534. DOI 10.3917/tf.084.0513
2. Marie-Jeanne Marti, Les marchands d’illusions. Dérives, abus, incompétences de la nébuleuse « psy » française, Mardaga, 2006.
3. Irène Bouaziz, Communication lors du Congrés éricksonien, juin 1999.
4. Nazielski, S. (2012), Gestion de la relation thérapeutique : entre alliance et distance. Actualités en analyse transactionnelle 2012/4 (N°144)p 12-40.DOI 10.3917/aatc.144.0012.
5. Cornell et Landaiche (2006). Impasse et intimité
Il est correctement formé et si, en un certain aspect il n’en était pas ainsi, il ferait tout ce qui est en son possible pour donner une réponse à la demande du patient au plus tôt, en le redirigeant vers un autre professionnel ou bien en se formant à cet aspect concret.
Une thérapie sérieuse doit cependant, petit à petit, libérer le patient de l’illusion que l’autre sait, choisit ou existe à sa place (Marie Jeanne Marti, Ref. 2) et qu’il ne peut pas réussir par lui-même. Le psychologue va, au cours de la cure, se positionner différemment vis-à-vis du patient afin que ce dernier (re)trouve un sentiment de compétence et de pouvoir en lui-même.
Pour ce faire, il se place au plus près des ressentis de son patient, en faisant preuve de la meilleure écoute possible. Chaque patient est unique et le prêt à porter thérapeutique peut s’avérer inefficace voire nocif (I. Bouaziz, Ref. 3).
Gwénaëlle Faissolle, Psychologue-Neuropsychologue
Therapion.com FR
Les références:
1. Olivier Delroeux, “La thérapie brève de Palo Alto: l’approche interactionnelle des situations dépressives », Thérapie Familiale 2008/4 (Vol. 29), p513-534. DOI 10.3917/tf.084.0513
2. Marie-Jeanne Marti, Les marchands d’illusions. Dérives, abus, incompétences de la nébuleuse « psy » française, Mardaga, 2006.
3. Irène Bouaziz, Communication lors du Congrés éricksonien, juin 1999.
4. Nazielski, S. (2012), Gestion de la relation thérapeutique : entre alliance et distance. Actualités en analyse transactionnelle 2012/4 (N°144)p 12-40.DOI 10.3917/aatc.144.0012.
5. Cornell et Landaiche (2006). Impasse et intimité
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